
- Par qui ? demanda Hermione.
- Si seulement nous le savions... répondit la directrice.
- Par un Serpentard ? proposa Drago.
- Non, je ne pense pas. Il faut être expert en sorts de protection pour ça. C'est difficile de poser ou d'ôter un sort anti-transplanage, surtout dans un lieu aussi grand que Poudlard.
- Il y a forcément un espion dans le château, dit Sirius.
- Les professeurs sont tous dans l'Ordre, sauf cette chère Sybille.
- Ça ne veut rien dire que les professeurs soient dans l'Ordre, fit remarquer Ron. Rogue jouait bien sur les deux plans.
- Rogue était un cas à part, Ron, lui rappela Hermione avec agacement.
- Alors, c'est peut-être une personne nouvelle dans l'Ordre ? suggéra Sarah.
- Non, il n'y a que des anciens. C'est Anya qui y est rentrée le plus récemment.
Tous les regards se tournèrent vers cette dernière.
- Ne me regardez pas comme ça, fit-elle avec mauvaise humeur. Je veux bien prendre tous les Véritaserum que vous voudrez pour vous prouver que je ne suis pas une espionne ! Je peux même ouvrir mon esprit à Sarah pour qu'elle lise dedans.
- Faites donc alors, lui dit Sarah.
- Tu exagères un peu, Sarah, intervint Sirius.
- On n'est pas à l'abri et mon frère est en train de se faire torturer !
- C'est pas grave, Sirius, je la comprends, la coupa Anya. Vas-y.
Sarah se plongea dans l'esprit d'Anya et n'eut rien à lui reprocher. Elle espérait seulement ne pas se tromper. Elle regarda ensuite Drago. Le sien, elle n'arrivait toujours pas à y pénétrer. Il la regarda avec des yeux interrogateurs.
- Pourquoi j'arrive à voir le sien et pas le tien ? demanda-t-elle.
- Parce qu'elle est d'accord et pas moi, répondit-il avec sérieux.
- Donc, c'est que tu nous caches quelque chose.
« Je sens que je vais péter un plomb, se dit Drago. Je n'ai pas assez prouvé que j'étais de leur côté ? »
- Merci Sarah, je vois que la confiance règne, dit-il, blessé dans son orgueil.
- Ce n'est pas une question de confiance ! Tu es le seul dont je n'arrive pas à pénétrer l'esprit ! Tu ne veux pas comprendre que c'est important ?
- Je n'aime pas ça, c'est tout !
Ils ne se rendirent pas compte que tous ceux qui étaient dans la pièce étaient partis. Sirius, Anya et le professeur McGonagall sortirent pendant que Ron et Katy suivaient Hermione dans sa chambre. Ron colla son oreille à la porte.
- Pourquoi je n'ai jamais d'oreilles à rallonge quand j'en ai besoin ?! se plaignit-il.
Hermione lança un sort de silence sur la porte.
- Ça ne nous regarde pas, Ron, fit Hermione en posant sa baguette.
- T'es pas drôle tu sais ? lui fit-il remarquer.
- Je n'ai pas envie de rire en ce moment, Ron !
- Calmez-vous tous les deux, intervint Katy. Ça ne m'étonne pas que ça n'ait pas fonctionné entre vous... Vous êtes tout le temps entrain de vous chamailler !
- C'est notre façon à nous de s'apprécier, lui répondit Hermione avec un petit sourire.
- Oui, mais en attendant, on ne sait pas ce qu'il se passe à côté ! continua Ron d'un ton grincheux.
Dans la pièce à côté justement, Drago commençait à s'énerver sérieusement.
- Je ne te comprends vraiment pas, expliqua-t-il à son entêtée de petite amie. Tu crois que si j'étais encore du côté de Voldemort, je sortirais avec toi ?
- Et pourquoi pas ?
- Comment t'expliquer ça sans que tu le prennes mal ? Je me le demande. Écoute, dans ma famille, il n'y a que les sang-purs qui comptent. Tu es à moitié moldue. Pendant toutes mes années à Poudlard, j'ai fait de la vie de ton frère un enfer dès que je le pouvais. Hermione, je l'ai traitée de sang-de-bourbe pendant sept ans. Quand à Ron, je ne te raconte même pas toutes les insultes que j'ai pu dire sur lui et sa famille. Tout ça pour chercher la fierté d'un père qui n'en était même pas un pour moi. Il y a des choses que j'ai faites, et des choses que j'ai subies dont je ne veux pas parler. Et j'aimerais bien que tu respectes ça.
- Mais enfin, de quoi as-tu peur ?
- Que tu me rejette, c'est tout. Ma première mission en tant que Mangemort a été de tuer Dumbledore. Tu le sais, ça !
- Mais tu ne l'as pas fait...
- Non, mais je ne suis pas fier d'avoir essayé.
- C'est du passé tout ça, dit Sarah à voix basse. Moi, j'aimerais bien que tu me racontes tout, même si ce n'est pas du joli.
Drago soupira. Il avait du mal mais il décida de baisser toutes les barrières de son esprit. Alors elle vit tout ce dont il ne voulait pas parler. Les punitions de son père, Voldemort lui apposant la marque des ténèbres sur le bras, quand il se retrouva devant Dumbledore en haut de la tour, Voldemort faisant tourner une personne autour d'une grande table, Drago essayant d'attaquer Harry par derrière et se retrouvant transformé en fouine. Puis il y eut aussi ce jour de l'été dernier où son père lui infligeait des Doloris. Puis enfin la mort de sa mère.
- Je suis désolée, fit-elle en le prenant dans ses bras.
- Tu me crois maintenant ?
Elle hocha la tête et l'embrassa avec toute la tendresse dont elle était capable.
- Tu veux que je prenne du Véritaserum aussi ? demanda-t-il ensuite.
- Non, ça ira. Les Weasley t'en ont fait boire, il me semble.
- Oui.
- Alors, je pense que ça ira, fit-elle en souriant.
Drago se leva et frappa à la porte d'Hermione pour les prévenir qu'ils pouvaient sortir. Quand ils se furent tous installés, Ron avec son grand tact légendaire posa la question à Sarah.
- Alors ? Tu as vérifié si Drago était le traître ?
- Hum, oui Ron. Il est hors de soupçons, répondit-elle en levant les yeux au ciel.
- Ron, je t'ai déjà dit de tourner sept fois ta langue dans ta bouche avant de parler, railla Hermione.
- Pourquoi ? Il faut bien les poser les questions !
- Y'a une manière de faire, Weasley ! dit Drago blessé dans son orgueil encore une fois. En plus, je vous signale que si j'étais encore un Mangemort, je n'aurais jamais pu effacer la marque de mon bras.
- Pourquoi ? demanda Katy.
- Parce qu'elle est faite par un procédé magique compliqué. On ne peut l'enlever que si on le veut vraiment. Si on doute, elle ne disparaît pas.
- Alors pourquoi as-tu cette cicatrice ? s'enquit Hermione.
- Parce que même si on ne veut plus de la marque, la cicatrice est là pour nous rappeler ce qu'on a fait.
- D'accord, dit Hermione.
Un silence s'installa pendant lequel ils pensèrent tous qu'il manquait quelqu'un avec eux.
- Excusez-moi, je crois que je vais aller me coucher, dit Hermione. Je n'ai pas envie de rester là, je suis désolée, finit-elle en se levant.
Elle était une fois de plus au bord des larmes et ne les laissa couler que quand elle fut dans son dortoir.
Une semaine passa sans que personne n'ait de nouvelles d'Harry. Hermione passait son temps dans ses livres à chercher une solution aux rêves de Sarah. Anya avait fait tout ce qu'elle pouvait pour l'aider, mais ils n'arrivaient pas à trouver de solution pour qu'elle se rappelle de ses rêves.
- Ça ne sert à rien, s'énerva Sarah au bout d'une semaine. Je ne m'en souviens pas !
Ils se trouvaient tous dans la salle commune en compagnie de Sirius et Anya. Sarah était sur les nerfs parce que personne ne savait où se trouvait Harry. Elle continuait de faire ce qui semblait être des cauchemars aux yeux de Drago, mais la jeune femme croyait que c'étaient uniquement de simples rêves. Pas des cauchemars. Cependant, elle continuait à ne pas s'en souvenir.
- Moi je pense que tu fais un blocage, lui dit Hermione.
- Un blocage ? demanda Sarah sans comprendre.
- Oui... Qu'est-ce que tu éprouves pour Angela aujourd'hui ?
- Je la hais... Si elle n'était pas morte, je l'aurais tuée de mes mains.
- Et avant de connaître la vérité ? Tu éprouvais quoi à son sujet ?
- Je l'ai toujours détestée, avoua Sarah... Enfin... Sauf la dernière année, la maladie l'a rendue... Affectueuse, gentille et généreuse. Je m'étais habituée sur la fin à la prendre pour la mère que je n'ai jamais eue. Et puis, je n'ai jamais manqué de rien. Bon, les punitions infligées étaient un peu trop dures, mais malgré tout... Oui, je l'aimais bien.
- Les punitions ? répéta Sirius.
- Disons qu'elle n'était pas toujours juste avec moi. Surtout quand je lui posais des questions sur ma famille.
- Elle te faisait quoi ? demanda abruptement Drago.
- Oh ! Rien de spécial, mais disons que quand elle me trouvait trop curieuse, il m'arrivait de ne pas voir la lumière du soleil pendant un moment.
- Elle t'enfermait ?! s'indigna Sirius. Elle a de la chance d'être déjà morte !
Sarah lui sourit, mais essaya quand même de prendre la défense d'Angela.
- Tu sais, elle était comme ça, mais elle m'a tout appris. Et elle ne m'a pas laissée sans un sou car j'ai hérité de son coffre à Gringotts, qui est je dois dire, plutôt bien rempli.
- Oui, enfin, l'argent ne fait pas le bonheur, fit Ron.
- Mais il y contribue ! affirma Sarah.
- Des fois, je me demande ce que tu fais à Serpentard, commenta Sirius. Par contre, c'est avec ce genre de remarques que je comprends pourquoi tu y es !
Sarah rit. Ça lui faisait du bien, ils n'avaient pas beaucoup d'occasions de rire en ce moment. Ils étaient tous inquiets pour Harry, et se demandaient ce que Voldemort pouvait bien lui faire subir.
Harry, à la même heure, essayait tant bien que mal de retrouver ses esprits. Ça faisait une semaine que Voldemort le torturait et le jeune sorcier ne comprenait pas vraiment pourquoi son ennemi le gardait en vie. Tous les jours, il subissait diverses tortures mais les pires étaient les Doloris. Chaque fois, ils le jetaient dans cette cellule à bout de forces. Tellement faible qu'il n'avait même pas essayé de transplaner hors de ces murs. Il ouvrit les yeux, agacé par un rayon de soleil qui pointait par une minuscule fenêtre au plafond de la pièce. Une fenêtre magique sans doute. Il regarda pour la première fois autour de lui. La pièce était fermée par une porte en fer. Par terre, un plateau de nourriture était posé. Nourriture qu'il n'avait pas touchée.
« Je n'ai pas envie d'être empoisonné... Est-ce qu'ils me prennent vraiment pour un idiot ? » pensa-t-il alors que son ventre gargouillait.
Il essaya de faire apparaître la petite bourse que lui avait offerte Hagrid pour son dix-septième anniversaire. Il y avait mis toutes les choses dont il pensait avoir besoin, s'il se retrouvait dans cette position. Après plusieurs essais infructueux, il y réussit enfin.
« Bon sang ! S'il me faut autant de temps pour faire ça, c'est que je dois être vraiment mal en point... Mione, pourquoi t'es pas là ? » se dit-il en soupirant.
Il fouilla dedans et en sortit une petite fiole qu'il but d'un trait, et attendit. Au bout d'une petite heure, il s'assit sur la chose qui lui faisait office de lit : un vieux matelas usagé et sale. Il sortit ensuite la carte que lui avait donnée Sirius, et le Manoir Malefoy s'y dessina lentement.
« Il va me falloir des mois pour chercher ! pensa-t-il avec effarement. J'espère au moins que ce maudit bouquin est là... »
Il observa plus attentivement la carte pour voir s'il n'y avait pas une pièce qui pourrait être cachée. Il se souvint soudainement de ce que son grand-père avait dit à Lucius Malefoy à la fin de sa deuxième année. Il avait dit qu'il ne faudrait pas que certains objets appartement à Voldemort n'entrent dans de mauvaises mains. Il fut pris alors d'une quasi-certitude que le livre était là, caché quelque part. Regardant sa montre, constata qu'il était à peine vingt et une heures, alors il essaya de transplaner, mais n'y parvint pas. Et ce n'était pas à cause des barrières, mais parce qu'il était trop faible pour y arriver.
« De toute façon, il ne vaut mieux pas que j'essaye de sortir d'ici pour l'instant ».
Il devait essayer d'une autre manière, et il savait comment faire. Le plus dur était d'y arriver. Il se concentra mais rien ne se passa.
- Évidemment, je n'ai rien dans le ventre depuis une semaine... dit-il à voix haute.
« Je me demande si Kreattur m'entendrais si je l'appelais... »
- Kreattur ? appela-t-il pas trop fort.
Le petit « plop » fut suivi par un petit elfe de maison un peu étonné de se retrouver à cet endroit. Harry mit un doigt devant sa bouche pour que Kreattur ne dise rien car il y avait sûrement un garde devant la porte.
« - Tu m'entends, Kreattur ? demanda Harry par la pensée.
- Oui, Maître, répondit celui-ci de la même façon. Maître, Kreattur était inquiet et tous vos amis aussi.
- Ben tu peux leur dire que ça va.
- Vous n'avez pas l'air, pourtant.
- Ça, tu ne leur dit pas. Dis seulement que je ne suis pas à l'agonie, continua-t-il avec ironie.
- Bien, Maître.
- Est-ce que tu pourrais m'apporter à manger ? Et emporter un peu de ce qu'il y a sur ce plateau pour voir ce qu'ils ont mis dedans ? Demande au Professeur Green, elle saura quoi faire.
- Oui, Maître. Je reviens tout de suite.
- Merci, Kreattur. »
L'elfe revint quelques minutes plus tard avec quelques sandwichs, qu'Harry ingurgita beaucoup trop rapidement. Puis il but la bièreaubeurre qui accompagnait son repas, sous l'½il de Kreattur. Celui-ci remballa le tout et prit ce qu'il lui fallait sur le plateau qui se trouvait par terre.
« - Kreattur, je suis trop faible pour transplaner, mais dis leur que je ferais mon possible pour leur donner des nouvelles, soit par toi, soit par moi-même, d'accord ?
- Oui, Maître.
- Dis-leur aussi que je n'ai rien pour l'instant.
- Dois-je leur dire où vous êtes aussi ?
- Non, je leur dirai moi-même quand je pourrais, je ne veux pas qu'ils commencent à surveiller les environs. Ce serait risqué pour moi.
- Bien, Maître, je ne leur dirai rien. Mais si Maître Sirius me le demande, je serais obligé de le faire.
- Si jamais c'est le cas, répète-lui que je ne veux pas qu'ils viennent. D'accord ?
- Oui, Maître.
- Bien, je te rappellerais sûrement quand mon ventre criera à nouveau famine, termina t-il avec un sourire. Mais ne viens pas sans que je t'appelle. »
Kreattur hocha la tête et disparut. Harry regarda un moment l'endroit où s'était trouvé l'elfe de maison, puis se rallongea pour dormir. Il préférait reprendre des forces et se préparer à de nouvelles tortures...
lovejesse49, Posté le mardi 08 novembre 2011 16:38
il va mieux que je ne l'aurai pensé ^^